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Lunéville. Dieudonné-Barthélemy Guibal, sculpteur et architecte du roi Stanislas - Est Républicain

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Né à Nîmes le 10 février 1699, c'est à Lunéville que Dieudonné-Barthélémy Guibal, sculpteur, est décédé le 5 mai 1757.

Élève de François Dumont, il s’établit dans la commune en 1720 et y fonde une famille. Au service du duc Léopold, il devient premier sculpteur en 1724.

Vingt-et-un ans plus tard, Stanislas le nomme « sculpteur et architecte ordinaire du roi » : il prend en charge les chantiers ducaux de Chanteheux, Commercy et Lunéville. On retrouvait nombre de ses statues et sculptures dans les Bosquets et aux châteaux d’Haroué et d’Einville. Dont Arion sur un dauphin et Enfants sur un cygne qui furent achetées à la mort de Stanislas par Charles Théodore pour son parc de Schwetzingen… ville jumelée avec Lunéville depuis 1969. Les deux statues monumentales de saint Jean Népomucène et de saint Michel sur l’église Saint-Jacques en vieille ville sont ses créations.

Des travaux sur la place Royale de Nancy

En 1750, Barthélemy Guibal seconde l’architecte Emmanuel Héré pour les travaux de la place Royale de Nancy (devenue place Stanislas). C’est à lui que l’on doit les groupes en plomb des célèbres fontaines de Neptune et d’Amphitrite et les sculptures de la place de la Carrière.

Avec Paul-Louis Cyfflé, son élève et collaborateur , Guibal réalise l’impressionnante statue du roi de France, gendre de Stanislas, haute de 4,66 m, édifiée en 1755 au centre de la Place Royale de Nancy. Elle sera détruite en 1792 lors de la révolution et remplacée en 1831 par la statue de Stanislas de Georges Jacquot.

L’élève devient rapidement un concurrent

« Guibal habitait rue de l’Orangerie (rue des Bosquets actuelle), une maison relativement modeste avec un atelier où les statues étaient modelées, explique Pierre Poncet dans son livre La Grande histoire des rues de Lunéville. Sa fonderie était proche de l’entrée des Bosquets. Il a eu comme apprenti Cyfflé, qu’il logeait dans sa maison. Celui-ci devint rapidement un concurrent pour son maître et on connaît les détails de la dispute qui les opposa pour la réalisation de la statue de Louis XV pour la place Royale, terminée par cet humour acide de Stanislas : « Cette statue a été faite par Guibal d’un coup de sifflet ! » Tous deux y avaient contribué. »

Une statue à Montréal

Membre de l’Académie de sculpture et de peinture de Nancy, Barthélemy Guibal meurt le 5 mai 1757, à l’âge de 58 ans, laissant sept enfants mineurs et pas vraiment fortunés. Cyfflé sera leur curateur.

L’un de ses enfants, issus de deux mariages, était Nicolas (1725-1784), peintre de talent. Dieudonné-Barthélemy Guibal était le grand-père de la peintre Élisabeth "Lisinka" Poirel, épouse de Victor Poirel.

Lorsque l’on recherche des informations sur cet artiste de la cour de Lunéville, on fait un bond de l’autre côté de l’Atlantique : sa statue d’Amphitrite domine une fontaine de pierre au Centre de commerce mondial de Montréal.

Cette sculpture passe là une seconde vie, après en avoir vécu une première auprès d’une fontaine à Saint-Mihiel, dans la Meuse.




July 16, 2020 at 10:01AM
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